La Barre des Ecrins (4102m)

Les séracs sur la face nord des Ecrins

 

Une avalanche est descendue jusqu'au bassin d'alimentation au bas de la grande pente

 

Sous la paroi rocheuse sommitale : la rimaye

La langue glaciaire encore recouverte de neige

Les premières crevasses transversales

Début des séracs

La chute des séracs à la hauteur du refuge du Glacier Blanc; la couleur bleue indique que des séracs viennent de se détacher

  

LE GLACIER BLANC

 

Le Glacier Blanc est le plus grand glacier du massif de l'Oisans en plein c�ur du Parc National des Ecrins . Les glaciers de ce massif couvrent 120 km², alors qu'en France 800 glaciers couvrent 440 km² dont 400 km² dans les Alpes et le reste dans les Pyrénées. 3200 km² de glaciers couvrent l'ensemble du massif alpin .

Le Glacier Blanc prend naissance sur la face nord de la Barre des Ecrins (4102m) et descend sur près de 7 km jusqu'en dessous du refuge du Glacier Blanc vers 2200 m. En haute montagne au-dessus de 2700 m il pleut très rarement et les précipitations ne tombent que sous forme de neige. Sur ces pentes très raides, la neige qui ne fond pas, glisse et s'accumule sur les parties plus plates et se transforme . La neige passe de son état naturel à celui de névé (les cristaux se transforment en granulés remplis de bulles d'air). Puis sous l'action du poids des diverses couches et de l'eau de fonte de surface s'infiltrant dans les couches plus profondes, l'air est chassé et les cristaux se soudent pour former des blocs de glace de plus en plus gros et de plus en plus bleu. C'est ce qui se passe au pied de la grande pente de la Barre des Ecrins en face du refuge Caron. Là , le glacier atteint une épaisseur de 200 mètres.

Sur cette pente on peut observer de gros blocs de neige et de glace qui s'écroulent en avalanches et vont alimenter le plateau en contre bas.

Au pied de la paroi rocheuse sommitale on remarque une grande crevasse : c'est la rimaye. C'est la séparation entre la zone où la neige ne fond jamais et la zone où la neige commence à fondre en été. Cette crevasse pose quelquefois des problèmes aux alpinistes qui veulent la franchir pour gagner le sommet.

Après le refuge Caron, la neige fond totalement en été et laisse apparaître la glace vive et le glacier se resserre pour former une langue glaciaire. Cette langue glaciaire devient tourmentée et entrecoupée de crevasses. La glace se fissure. En effet le glacier n'est pas inerte, il avance, entraîné par son propre poids. La vitesse du glacier n'est pas régulière : à la sortie du bassin d'alimentation elle est de 350 m par an alors que vers la langue terminale elle n'est plus que de 50 m par an .

En face du refuge du Glacier Blanc, nous observons des amoncellements de glace . Ce sont les séracs ; si la glace est légèrement souple et épouse les reliefs doux, son élasticité a une limite et lorsque la pente change brusquement elle va se casser et former d'énormes crevasses. D'autre part si le fond est bombé de grandes crevasses se forment dans le sens du glacier, ce sont les crevasses longitudinales. Les bords du glacier sont freinés par les parois de la montagne alors que son milieu va continuer à descendre à une vitesse supérieure, des crevasses vont partir des bords, ce sont les crevasses marginales. Lorsque la pente change il se forme des grandes transversales qui traversent le glacier.

Cette avancée irrégulière du glacier peut être observée grâce aux moraines. Les moraines ce sont ces amoncellement de roches et de terre que l'on trouve sur le glacier. Ce sont les roches qui ont été arrachées à la montagne et qui sont transportées par lui. Celles qui se trouvent au centre sont repoussées progressivement vers les bords (le milieu du glacier avance plus vite que ses bords) et rejoignent les moraines latérales. Les moraines latérales sont formées par les roches tombées des parois bordant la langue glaciaire (voir Mer de Glace).

Devant le front, le glacier dépose les moraines frontales derrière lesquelles se forment quelquefois un lac. Ces moraines frontales sont les témoins du recul des glaciers. Au XIXéme siècle le Glacier Blanc descendait jusqu'au Pré de Mme Carle où il rejoignait son voisin le Glacier Noir. A la place maintenant on trouve des champs de roches laissées par le glacier où coule le Gyr , torrent émissaire (torrent sortant du glacier) .

Ce recul du glacier est dû au fait qu'il n'y a pas assez de précipitations neigeuses en altitude , donc le glacier n'est plus assez alimenté alors que la langue terminale fond normalement sous l'action de la chaleur.

Sur le glacier coulent de véritables torrents : le glacier fond aussi en surface. Il se forme ce qu'on appelle des bédières qui s'infiltrent dans les profondeurs du glacier et creusent un gouffre : un moulin (voir Mer de Glace). Cette eau coule au fond du glacier et forme un torrent sous glaciaire qui ressort au front du glacier et à sa sortie il devient un torrent émissaire.

 

Le torrent sous glaciaire (photo Vincent Hinsinger)

Le front du glacier et le torrent émissaire : le Gyr

(photo Vincent Hinsinger)

Le glacier vu du Pré de Mme Carle

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