La vallée des lacs : Retournemer et Longemer (photo Amis Coop n°200)

croquis Amis Coop n°200

Lac de Longemer et au fond le Hohneck

Lac de Retournemer

Lac de Gérardmer

LES LACS GLACIAIRES DES VOSGES

 

Les trois lacs de Retournemer, de Longemer et de Gérardmer sont d’origine glaciaire. Il y a très longtemps, environ 200 000 et 300000 ans nous séparent de ces temps, la température subit un très net refroidissement. La conséquence en fut que certaines régions hautes disparurent sous d’énormes zones de glace. Les glaciers alpins, par exemple, qui couvrent aujourd’hui 4000 kilomètres carrés, s’étalèrent sur plus de 160 000 km², soit plus de 40 fois la surface actuelle.

Le massif vosgien n’échappa pas à cette glaciation. La carte ci-contre représente justement trois grandes étapes de la glaciation du massif vosgien. D’énormes quantités de glace s’accumulèrent dans le cirque de Retournemer, au pied du Honneck, et la glace due au tassement de la neige, prit tout naturellement le chemin des pentes. Le lac de Retournemer est un lac de cirque, le second, Longemer, un lac de surcreusement , Gérardmer, un lac de moraine frontale.

Pourquoi cette différenciation ?

Observons les croquis ci-contre, qui représentent l’évolution du profil longitudinal d’une vallée glaciaire.

En Haut: le glacier dans sa vallée, à une époque où il s’étendait très loin.

En bas: la vallée après le retrait du glacier.

La glace accumulée dans le cirque (A) fait peser sur le fond des charges très lourdes (la Mer de Glace par exemple exerce sur la roche de la vallée une pression de 150 tonnes au mètre carré, ce qui est énorme). Il s’effectue alors un mouvement de creusement. Les couches profondes de la glace entraînent des blocs de roches qui vont se déposer et s’entasser vers l’aval, formant un barrage qu’on nomme verrou glaciaire (B). Quand la glace aura disparu, dans ce trou, en général profond, s’abritera un petit lac de cirque, tel celui de Retournemer. Le glacier, malgré ce verrou, continue sa route et quitte le cirque. Mais le passage ne se fait pas sans mal. La glace travaille, s’éclate, se brise; il se forme des crevasses: c’est ce qu’on nomme le sérac. A cet endroit la glace est moins épaisse, pèse moins et creuse moins. Le verrou s’accentue. Il se produit en conséquence durant le trajet du glacier vers l’aval une érosion irrégulière du sol. Dans les excavations, lorsque la glace se sera retirée, logeront des lacs de surcreusement; le lac de Longemer en est un. Si le glacier accumule des roches à l’endroit des verrous, un grand nombre de blocs, de graviers, de sédiments sont cependant entraînés jusqu’à l’extrémité du glacier: cet amas constitue un barrage puissant, la moraine frontale. Et lorsque le glacier recule par étapes successives, chaque temps d’arrêt sera marqué par une moraine frontale à l’amont de laquelle, lorsque le glacier aura disparu, s’installera un lac de moraine frontale. C’est le cas du lac de Gérardmer. Bien sûr, ensuite tous ces lacs seront alimentés par les eaux des torrents et rivières ruisselant le long des pentes.

  Enquête réalisée par le CM2 de l'école de Xonrupt, parue dans "Amis Coop" n°200 juillet 1978 et publiée sur notre site avec l'autorisation de l'OCCE 54

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